Brève fut ma vie / face à l’éternité /…/ Mais je repasse sur terre / avec la régularité / des oiseaux migrateurs / déchirée / entre l’endroit de ma couvée / et de mes périples _ Anise Koltz

Dévoré par les plumes et soumis à la mer, / Il a laissé passer son ombre dans le vol / Des oiseaux de la liberté. _ Paul Éluard

Certains soirs / de pluie d’oiseaux / le texte / relève ses filets empêchés / dans la passe / du sens / il tente de lever l’ancre / avant que le courant / ne l’abolisse aux confins / de la parole / dans l’illisible du large / au large d’un indicible / malentendu. _ Claude Miseur

Marchant, / marchant, / marchand de visages battus et d’oiseaux inquiets, / marchant dans la ville embrasée, / marchand de sillages perdus, / de fantômes de vent, d’eau, d’odeurs, / marchant d’une vie de chien, / marchant, / marchant. _ Henri Michaux

Celui qui attend est comme un arbre avec ses deux oiseaux, solitude et silence. Il ne commande pas à son attente . Il bouge au gré du vent, docile à ce qui s’approche, souriant à ce qui s’éloigne. /…/ Celui qui attend, nous l’appelons le « tout comblé » — car dans l’attente le commencement est comme la fin, la fleur est comme le fruit, le temps comme l’éternel. _ Christian Bobin

Je concentre mes yeux sur le lieu / le plus précaire de ton corps : en août / on meurt avec les oiseaux : / de solitude. _ Eugénio de Andrade

Le grand oiseau s’abattit sur la grève ; sa tête remua faiblement ; son œil blanchit ; le jour s’écoula, puis la nuit. Il changea par l’effet de quelques insectes ailés ; d’autres, qui ne l’étaient pas firent route de très loin vers lui. Les semaines et les mois passèrent ; il changeait. _ Roger Kowalski

Par-dessus les marais, les oiseaux ne chantent pas à gorge déployée. / Mais dans le bocage, quel ramage ! _ Henri Michaux

Les oiseaux qui inventent le ciel. Pour éviter le vertige. La chute. _ Christian Bobin

Ce lieu n’est-il que rêve / où lentement blanchit / le sang, s’affadit la neige ? / Monte une aube incendiaire / de nœuds d’oiseaux / blessés aux hanches / de l’éphémère. _ Claude Miseur

C’était lors de mon premier arbre, / J’avais beau le sentir en moi / Il me surprit par tant de branches, / Il était arbre mille fois. / Moi qui suis tout ce que je forme / Je ne me savais pas feuillu, / Voilà que je donnais de l’ombre / Et j’avais des oiseaux dessus. _ Jules Supervielle

Les oiseaux s’ennuieront _ André Breton

De véritables dieux, des oiseaux dans la terre /Et dans l’eau, je les ai vus. /…/ Leurs ailes sont les miennes, rien n’existe / Que leur vol qui secoue ma misère, / Leur vol d’étoile et de lumière / Leur vol de terre, leur vol de pierre / Sur les flots de leurs ailes _ Paul Eluard

Les oiseaux maintenant volent de leurs propres ombres / Les regards n’ont pas ce pouvoir _ Paul Eluard

Tremblants s’égarent à présent les doigts, / la mer est loin, très lentement la voix se brise, / pour mourir c’est presque déjà trop tard. /…/ N’en doute pas : j’ai été cet arbre , / cette joie promise aux seuls oiseaux. _ Eugénio de Andrade

Les oiseaux qui gardent toujours un désir antérieur au monde : le désir de n’être rien. Ce rien des cailloux de plumes et de sang mêlés que pas même le vent ne bouscule. Ce papier froissé d’os et de cornes, contre une palissade, derrière un mur. _ Christian Bobin

Ombre si douce au toucher / Miroir heureux où se penche / Un visage que rien ne dérange / Comme un aveu d’éternité. _ Jean Cayrol

A ma mort / venez tous / déguisés en oiseaux _ Yasui Kôji

still life N° 42 / long cheminement vers un art conceptuel

j’écoute les fleurs chanter / Il y a des adieux des oiseaux _ Philippe Soupault

Parabole ma nourrice…/ Une parabole mourait d’ennui dans sa cage/ Une parabole aurait voulu se poser sur la branche/ La branche est trop basse/ Le soleil trop haut/ Je regarde le vol des oiseaux _ Robert Desnos

Puis le ciel sera bleu, puis le ciel sera gris./ Les oiseaux chanteront et pousseront des cris/ et auprès du vieux puits il poussera des buis. _ Francis Jammes

Nés sans argent et sans pitié,/ Des oiseaux à patte écarlate,/ Assis sur leurs oeufs tachetés,/ Regardent les villes grippées. _ W.H.Auden