calligraphie / 3

Les mots sont posés à mes deux oreilles/ Et le moindre cri les fait s’envoler. _ Pierre Reverdy

Ce qu’on entend lorsqu’on frappe la vacuité, c’est un son profond et continu, qui résonne avant et après le coup de marteau. _ Dogen zenji

composition / 49

Les esprits sont comme je les vois quand ils naissent et ça me regarde ;/ car eux à ce moment-là ne sont jamais regardés. _ Antonin Artaud

Le temps vu à travers l’image est un temps perdu de vue. L’être et le temps sont bien différents. L’image scintille éternelle, quand elle a dépassé l’être et le temps. _ René Char

La chrysalide est vide, l’éléphant s’est envolé.

Silhouette grise, toi qui n’as/ pas d’yeux, regard de pierre, avec lequel/ la terre nous a surgi, humaine,/ sur des chemins de bruyère obscure ou blanche,/ le soir, face/ à toi, gouffre du ciel. _ Paul Celan

painting / 7

D’une goutte d’eau bien pure/ frottez-lui les yeux —/ depuis trente-six ans que l’attend/ à genoux le chameau aux bosses bleues. _ Attila Jozsef

Dans l’absidion encensé de mon âme/ S’élève, sempiternel, sur mosaïque d’or,/ L’austère portrait de Celle qui illumine mon âme _ Blaise Cendrars

Et toi, douceur, qui vas mourir, couvre-toi la face de ta toge/ Et du parfum terrestre de nos mains… _ Saint-John Perse

Encore frissonnant/ Sous la peau des ténèbres,/ Tous les matins je dois/ Recomposer un homme/ Avec tout ce mélange/ De nos jours précédents/ Et le peu qui me reste/ De mes jours à venir. _ Jules Supervielle

composition / 44 (non sans penser au travail de Fischli & Weiss)

l’Essoré

Aux alentours de l’espoir/ En pure perte/ Le calme fait le vide. _ Paul Eluard

portrait caché / 12

 

Tout au fond/ de la crevasse des temps,/ près de la/ glace alvéolaire,/ attend, cristal de souffle,/ ton inébranlable/ témoignage. _ Paul Celan

Allons, mettez-vous là au milieu de mon poème,/ Que je m’approche à loisir, loin des regards indiscrets,/ Entre des mots qui vous observent, bien qu’ils vous devinent à peine, _ Jules Supervielle

Je n’ai vraiment plus besoin d’ailes/ Pour calciner ma pesanteur/ Et je peux creuser dans la terre/ Des puits plus musclés que ma force _ Paul Eluard

composition / 41

Ô mythes, perruques si naturelles/ pour les vents chauves. _ Kiki Dimoula

still life N° 37

Il n’y a ni malheur ni bonheur, il n’y a ni perte ni gain,/ ne recherchez rien au coeur de la nature apaisée. _ Yoka Genkaku

cher instant je te vois/ dans ce rideau de brume qui recule/ où je n’aurais plus à fouler ces longs seuils mouvants/ et vivrai le temps d’une porte/ qui s’ouvre et se referme _ Samuel Beckett

L’immobilité devenue/ Un voyage pur et tranchant, _ Jacques Dupin

le père Ubu

composition / 40 nouveau réalisme.

Sous la lune du soir/ l’escargot/ torse nu _ Kobayashi Issa

still life N° 36

painting / 6

composition / 39

L’unique signification intime des choses,/ c’est le fait qu’elles n’aient aucune intime signification. _ Fernando Pessoa

composition / 38

painting / 5

composition / 37

Le secret de la paix intérieure, c’est le détachement. _ Thomas Merton

composition / 36

Le passé a besoin de nous. Et qui penserait à lui si on n’y pensait pas. Vladimir Jankélévitch

Qu’est-ce que ceci peut bien penser de cela ?/ Rien ne pense rien. _ Fernando Pessoa