ainsi / sombre le bal / dans les mille miroirs du palace _ Jean Cocteau

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Habiter parmi les secondes, autre monde / si près de soi / du cœur / du souffle / Perpétuel incessant impermanent / train égal vers l’extinction _ Henri Michaux

le dieu de l’absence continuera à régner / sur l’oreiller près du mien. _Claudio Pozzani

Plus ancien que les rives d’un autre temps, plus ancien, plus chargé d’un âge qui nous vêtait de la robe blanche ; /…/ nous entrerons dans les cours absolues de la solitude ; une lumière est à notre poing comme un faucon mâle /…/ au casque d’un guerrier vieux. _ Roger Kowalski

Que ressent-on à être le vent / que tes mains de feuille / modèlent à chaque geste ? _ Claudio Pozzani

Puisque les fantômes n’ont pas besoin de prendre rendez-vous, à vous le rendez-vous est encore nécessaire, _ Ryoko Sekiguchi

Il n’y a pas d’équilibre sans glu. Si lointains que soient les confins auxquels on se porte, on verra que tous les horizons sont indécollables de la terre. / C’est l’émanation sirupeuse de l’œil qui fixe la rectitude de la ligne droite. / Celui qui est sans larmes doit se considérer impropre à la géométrie plane. _ François Jacqmin

Au moment où les lèvres se touchent, je pense ; ce moment où l’on se rencontre vraiment, seul espace où l’on peut ne pas attendre l’heure qui s’approche de face, en général, que fait-il entre deux rendez-vous ? _ Ryoko Sekiguchi

Secret du monde, va devant ! Et l’heure vienne où la barre / Nous soit enfin prise des mains !… J’ai vu glisser dans l’huile sainte les grandes oboles ruisselantes de l’horlogerie céleste _ Saint-John Perse

Contez-moi ô doigts / le nombre de vides que j’ai travestis en jours / et combien d’apnées en méditations / pour gagner du temps / et pour le perdre à nouveau / comme l’eau qui s’enroule / autour de l’œil du tourbillon / avant de disparaître dans les tuyaux. _ Claudio Pozzani

Le grand oiseau s’abattit sur la grève ; sa tête remua faiblement ; son œil blanchit ; le jour s’écoula, puis la nuit. Il changea par l’effet de quelques insectes ailés ; d’autres, qui ne l’étaient pas firent route de très loin vers lui. Les semaines et les mois passèrent ; il changeait. _ Roger Kowalski

En se matérialisant, le désespoir du peintre avait pris la forme d’une fleur._ Marcel Havrenne

D’un lit à l’autre / les rêves font l’amour _ Christian Dotremont

Ma chaleur ne t’ébahit-elle pas. Et ma lumière. / Je suis à moi seule un immense camélia / Qui rougeoie, qui vient et qui va, de bouffée en bouffée. / Je crois que je vais me lever, / Je crois que je peux m’élever— / Les grains de métal brûlant volent et moi, amour, moi _ Sylvia Plath

Un verre de drôle / s’il vous plaît / un grand verre plein / d’encéphalite pédestre / et d’optimisme portatif _ Pierre Alechinsky

ce sont des créatures oubliées par les songes / qui les chasse n’en réchappe jamais / s’il revient c’est d’un pas trop léger _ Roger Kowalski