Les coqs de roche passent dans le cristal / Ils défendent la rosée à coups de crête / Alors la devise charmante de l’éclair / Descend sur la bannière des ruines / Le sable n’est plus qu’une horloge phosphorescente / Qui dit minuit _ André Breton

Et si toi tu es mon trésor occulte, / si tu es ma croix, ma douleur mouillée, / si je suis le chien de ton domaine, /… / ne me laisse perdre ce que j’ai gagné / et décore les eaux de ton fleuve / avec des feuilles de mon automne désolé. _ Federico Garcia Lorca

Écoute, ô nuit, dans les préaux déserts et sous les arches solitaires, parmi les ruines saintes et l’émiettement des vieilles termitières, le grand pas souverain de l’âme sans tanière, /… / Comme aux dalles de bronze où rôderait un fauve. _ Saint-John Perse

ma bouche grimpante a mordu, s’est accrochée, une fois encore, / quand elle t’a cherchée, trace de fumée / toi, là-haut, / silhouette de femme, / toi en voyage vers mes / pensées de feu dans le gravier noir _ Paul Celan

Je voudrais être moi / l’être de A à Z / au diable l’ange / et maintenant sur les mains / j’aimerais bien tenir _ Jan Elburg

quand le moment vient il hiberne / avec le printemps il s’éveille / avec l’été il sommeille / l’automne le trouve taciturne _ Raymond Queneau

Les morts entendirent la voix de l’enfant, / Ils commencèrent à s’éveiller de leur sommeil ; / Toutes choses entendirent la voix de l’enfant, / Commencèrent de s’éveiller à la vie. _ William Blake

Ce fut un moment, un éternel moment, comme la voix de l’homme et sa santé étouffe sans effort les gémissements des microbes affamés _ Henri Michaux

On ne supporte pas la vérité — / elle brille de sa silencieuse phosphorescence dans nos larmes secrètes et nos os, / mais il faut avoir navigué la nuit entière pour la voir. _ Olga Votsi

Ils gémissaient, les vieux couverts de rouille : / “… retourne à la roue, mon souffle ! / va piétiner sur les planètes / avec tes pas lourds dans la nuit des cavernes. / Mes enfants n’ont plus de pensées ! / Mes beaux enfants ont la cervelle vide. / La vie est facile, ils ne vivent plus…“ – René Daumal