Je deviens / L’écume des blés, un miroitement des vagues. / Le cri de l’enfant /… / Se fond dans le mur . / Et je / Suis la flèche. _ Sylvia Plath

Organes épars, courses rompues, intentions prises dans la pierre. Le solide vous a ainsi. En tessons de vous-même. Le solide tant désiré vous a enfin. / Disloqués, en morceaux, genoux de l’élan. _ Henri Michaux

La lumière moins publique, où la vie signifiait / Un peu plus qu’un campement en folie. « Venez ! » criaient les déserts de granit, / « Que votre humeur est vague, combien est fortuit / Le baiser le plus tendre, que la mort est durable ! » (De futurs saints / S’esquivaient avec un soupir.) « Venez ! » ronronnaient graviers et argiles _ W.H. Auden

La réalité fige l’image et l’image la réalité. / Le geste gratte la glaise et l’argile / et fait émerger les sillages tigrés, / les sigles égarés parmi la terre fragile. _ Georges Perec

Tant que ma parole est obscure il respire /…/ ses bras plongent dans l’eau glacée / entre les algues vers d’autres proies / glacées comme des lampes dans le jour _ Jacques Dupin

Un jour j’abandonnerai ces mains/ dans l’argile encore chaude du silence,/ je gravirai le ciel,/ aux arbres de telles choses sont consenties. _ Eugénio de Andrade

_ Regarder d’une pause d’union intime ce qui est désuni et déchiré est un moment dont la mort est absente. Faire reculer, fût-ce de très peu, la marge du fini éclaire pour bien des heures. _ Guido Ceronetti

_ Celui qui a fait les yeux, sans yeux est-ce qu’il ne me verra pas ?/ Celui qui a fait les oreilles, est-ce qu’il ne m’entendra pas sans oreilles ? _ Paul Claudel

_ le nain nonagénaire/ dans un dernier murmure/ de grâce au moins la bière/ grandeur nature _ Samuel Beckett

_ un grand corps machinal bouge/ fleuve aux membres séparés/ à la musculature jaune prisonnière/ comme des noeuds vieux dans le bois _ Jacques Dupin

_ Ils mutilent leurs traits pour que reculent les miroirs, et c’est le masque qui pousse le cri. _ Jacques Dupin

Dante

_ Faut-il vraiment tant de danger/ à nos objets obscurs ?/ Le monde serait-il dérangé,/ étant un peu plus sûr ? _ Rainer Maria Rilke

_ Extraire le corps/ de sa gangue de terre/ brûlée, de terre/ écrite _ Jacques Dupin

_ … Solitude ! L’oeuf bleu que pond un grand oiseau de mer, et les baies au matin tout encombrées de citron d’or ! — C’était hier ! L’oiseau s’en fut ! _ Saint-John Perse

Suffisant

_ « …Bouche close à jamais sur la feuille de l’âme !… _ Saint-John Perse

_ La raison de l’existence, c’est que Dieu a désiré voir Dieu. _ La Kabbale

_ C’est le regard de l’autre qui me constitue. _ Jacques Lacan

calligraphie

Totor

pensée d’amour fossilisée datant de temps préhistoriques

_ Et toi qui sait, songe incréé, et moi, créé, qui ne sais pas, que faisons-nous d’autre, sur ces bords, que disposer ensemble nos pièges pour la nuit ? _ Saint-John Perse

PSAUME. Personne ne nous pétrira de nouveau de terre et d’argile, personne ne soufflera la parole sur notre poussière. / Personne. / Loué soit-tu, Personne. _ Paul Celan

Un buste romantique

nez pointu, bouche amère

Heaume de Prince/hommage à Francis Bacon

Promeneuse solitaire, image du Monde flottant.

empreinte